
« Le Fou Allié », c’est le pseudonyme d’un youtubeur/twitcheur, prénommé Stéphane, qui prétend embrasser la lutte contre le sexisme, le machisme, les différentes formes de violences que les hommes exercent contre les femmes et les enfants. Jusqu’à récemment, Stéphane s’opposait même publiquement aux idées absurdes, réactionnaires et misogynes des militants trans. Le mur de sa page Facebook regorge encore (regorgeait en tout cas au moment où je rédige ce texte) de publications abominablement « transphobes » ; il y a quelques mois, il me disait préparer une longue vidéo sur la réalité et l’importance du sexe, une vidéo « évidemment faussement naïve où les mots “genre” et “trans” n'apparaîtront pas », mais dont il espérait qu’elle ouvrirait les yeux « aux fascistes du genre », c’est-à-dire aux militants trans.
Et puis un jour, il y a quelques mois, Stéphane s’est mis à supprimer ses vidéos portant sur la transidentité, à s’excuser platement auprès de la sphère transidentitaire en déclarant qu’il reniait toutes ses positions antérieures sur le sujet, sans vraiment expliquer en quoi, pourquoi, sans aucun argument clair ou logique.
Quand on lui pose des questions à ce sujet, comme je l’ai fait, il répond des choses étranges. Il m’a par exemple assuré qu’en réalité, personne de sérieux, dans le milieu trans et en général, ne parle de « sexe assigné » à la naissance (l’air de dire « non, mais, personne n’emploie une expression aussi absurde »). Personne ?
Dans quel multivers vit-il ? Tous les principaux sites de promotion de la transidentité, toutes les associations trans (d’OuTrans à Amnesty), tous les sites gouvernementaux portant sur le sujet, la plupart des organisations ou des établissements médicaux ainsi que l’immense majorité des militants trans parlent de « sexe assigné » à la naissance !
De même que des centaines d’études scientifiques. J’ai notamment insisté sur ce dernier point auprès de Stéphane, en lui joignant une capture d’écran de la base de données PubMed faisant état de 345 documents contenant l’expression « sex assigned » (« sexe assigné »).
Ce à quoi il m’a répondu en m’envoyant une capture d’écran du même site en prétendant qu’on y trouvait 20 000 documents contenant l’expression « gender assignement » (« genre assigné » ou « assignement de genre »), ce qui prouvait, selon lui, que l’emploi de l’expression « sexe assigné » était presque insignifiant en comparaison de celui de l’expression « genre assigné ».
Sauf que ce nigaud avait oublié de placer des guillemets autour de l’expression « gender assignment » (comme je l’avais fait moi avec l’expression « sex assigned »), d’où le très grand nombre de résultats qu’il avait obtenu. Sans guillemets, les deux mots sont recherchés séparément, ce qui produit de très nombreux résultats, mais qui n’ont rien à voir avec l’expression recherchée. Avec des guillemets, le nombre de résultats tombait à 333.
J’ai montré à Stéphane l’erreur qu’il avait commise, mais il n’a pas réagi. L’échange s’est arrêté là.
Comme on pouvait s’y attendre, il y a davantage de résultats pour « sexe assigné » que pour « assignement de genre » (sachant que « genre assigné » génère seulement 87 résultats). Comme on pouvait s’y attendre, parce que toutes les personnes, organisations, institutions, associations favorables au transgenrisme parlent de « sexe assigné » et qu’il est juste complètement bizarre de prétendre que personne ne parle de « sexe assigné ». Personne, y compris dans la sphère transidentitaire ou plus généralement partisane du mouvement trans, ne prétend que personne ne parle de « sexe assigné ». Seul Stéphane le fou allié prétend ça.
Qu’est-il arrivé à Stéphane pour qu’il retourne sa veste subitement et se mette à affirmer des aberrations que même les plus audacieux militants trans n’oseraient pas soutenir ? En fin de compte, le pourquoi n’a pas forcément une très grande importance. L’évident, c’est qu’il est beaucoup plus payant, aujourd’hui, à gauche, d’embrasser les idées trans que de les critiquer. Ce qui a sûrement joué. Car contrairement à ce que prétend le fou (« les discours transphobes c'est des discours ultra-majoritaires qu'on entend partout »), non, la majorité des médias de masse, en France comme dans de nombreux pays, ne promeuvent absolument pas les idées prétendument « transphobes » des prétendues « TERF ». La plupart des médias de masse régurgitent de manière acritique les boniments des militants trans.
Comme tu le remarques très bien tout seul, cher Stéphane, en te contredisant toi-même, les seuls médias qui publient, de temps à autre, des points de vue critiques sur le transgenrisme, ce sont Le Figaro, Le Point, Marianne, L’Express, La Croix et Valeurs Actuelles. Et les critiques du transgenrisme qu’ils publient sont presque exclusivement le fait de personnes de droite, comme Marguerite Stern ou Dora Moutot (qui, contrairement à ce qu’en dit Stéphane, ne sont ni des féministes ni des féministes radicales, comme elles l’ont elles-mêmes affirmé à de multiples reprises). Les critiques formulées par des féministes (radicales) de gauche, en revanche (car il y en a, exemples ici et ici), ne sont relayées par aucun média de masse. Aucun. Autrement dit, seuls 2 quotidiens nationaux sur les 7 existants se permettent de publier des critiques — de droite — de la transidentité. Le Monde, Libération, L’Humanité, Le Parisien, L’OBS, 20 Minutes, etc., ne font presque exclusivement que propager les tartines d’absurdités que constituent les idées trans. Même CNEWS est présenté par l’association des propagandistes de la transidentité (aussi appelée AJL, ou Association des journalistes LGBTI) comme un média exemplaire en matière de promotion des idées trans.
Côté télévision, une grande majorité des chaînes françaises (et notamment les principales, comme TF1, France 2, France 3, Arte, France 5, etc.) diffusent des contenus favorables aux idées trans, comme des documentaires.
Côté radio, Radio France (France Inter, France Info, France Culture, etc.) effectue un remarquable travail de promotion de la transidentité. Sud Radio qui, là encore, ne relaie de critiques de la transidentité qu’émanant d’individus de droite, et qui est seulement la 19ème station la plus écoutée en France, est loin derrière.
Côté cinéma, il sort régulièrement des films où les idées trans sont célébrés, comme 20 000 espèces d’abeilles, dernièrement.
Bref, prétendre que la majorité des médias diffuseraient des contenus critiques du mouvement trans, comme il le fait, c’est mentir. Cela dit, encore une fois, Stéphane affirme également, en se contredisant lui-même, que les critiques du mouvement trans ne sont diffusées que dans une poignée de médias. La doublepensée, c’est pratique quand on rejoint le camp de ceux qui prétendent que le sexe est « assigné », qu’un homme qui se dit femme est une femme, qu’une femme est n’importe quel individu se disant femme, qu’il est possible de naître dans le mauvais corps, d’avoir le ressenti ou l’essence interne d’un type d’organisme que l’on n’est pas, etc.
À en croire Stéphane, s’il a soudainement changé, c’est parce qu’il a découvert des « gros comptes trans » et qu’il a lu des « gender studies ». Lesdits « gros comptes trans » et « gender studies », apparemment, lui ont fait percevoir la vraie vérité. Il a alors compris ses erreurs et entamé un long travail de pénitence (*pardon, pardon, excusez-moi, j’étais un affreux pécheur transphobe, mais aujourd’hui j’ai vu la lumière, pardon, pardon*). Malheureusement, il n’a jamais expliqué en quoi les idées qu’il soutenait lui-même auparavant, à raison, et qui invalident l’entièreté du système de croyances transidentitaire, seraient fausses. Il se contente d’évoquer ces « gros comptes trans » et quelque « gender studies » en boucle, avec une expression étrange sur le visage.
On aimerait bien savoir ce que Stéphane pense du fait que l’idéologie transidentitaire encourage la mutilation chirurgicale et la médicalisation à vie comme moyen de résoudre un conflit (imaginaire) entre un corps sexué et une « identité de genre ». Comme moyen de conformer un corps sexué jugé inadapté à un esprit supposément doté d’une essence du sexe/genre opposé. Ou quelque chose comme ça, personne ne sait vraiment. Chacun l’explique à sa manière, toujours plus ou moins absurde, illogique, et toujours fondée sur l’idée — dualiste, sexiste et irrationnelle — selon laquelle à un type de corps sexué devrait correspondre un type d’esprit, un type d’« identité de genre », c’est-à-dire un ensemble de goûts, d’attitudes, de préférences, d’attirances, un type de personnalité, en fait. Si bien que sous couvert de lutte contre les stéréotypes, l’idéologie trans renforce en réalité plus que jamais lesdits stéréotypes, en adhérant de manière particulièrement forcenée aux idées sexistes selon lesquelles les femmes sont comme ci et les hommes comme ça (une fille devrait avoir des goûts de fille, si elle aime le foot, le bleu et grimper aux arbres, c’est sans doute qu’elle a une « identité de genre » de garçon et qu’elle est en fait un garçon ! Vite, bloquons sa puberté ! Proposons-lui une excision de la poitrine et une phalloplastie !)
On aimerait son avis sur la nouvelle définition absurde et tautologique du mot « femme » qui figure par exemple dans le dictionnaire de Cambridge, selon laquelle « femme » peut désigner « un adulte qui vit et s'identifie comme une femme, bien qu'on lui ait attribué un sexe différent à la naissance ». À quoi peut renvoyer l’idée de « vivre et s’identifier comme une femme », sinon au fait d’essayer d’incarner des stéréotypes — sexistes — que la société patriarcale assigne aux femmes ?
Mais on peut toujours courir. « Lisez des gender studies ! », nous répondrait-il sans doute, bottant courageusement en touche.
Depuis son revirement politique, Stéphane a fait et fait encore l’objet de nombreux dénigrements sur internet. Un compte Twitter, intitulé « le fou à chier », notamment, se moque de lui, publie des photomontages ridicules avec son visage, ce genre de choses. Un autre compte Twitter, « Putacritik », le critique, lui jette des piques, parfois vraiment honteuses. Et ça, c’est vraiment regrettable. Je trouve Stéphane insupportable, malhonnête, d’une mauvaise foi cosmique, mais les injures, les fausses accusations, les menaces, c’est stupide, méprisable. D’autant plus lorsque cela tend à banaliser des accusations graves comme « pédocriminel ».
Cela dit, de son côté, Stéphane se prétend harcelé par « des féministes radicales » (ou « radfems »). Il a même publié une vidéo intitulée « Des militantes radfems me pourrissent la vie » sur sa chaîne. Sur l’image de couverture de ladite vidéo, il est écrit en lettres majuscules « FÉMINISME RADICAL ET HARCÈLEMENT » (il a ensuite remplacé l’image de couverture de la vidéo, s’étant sans doute rendu compte qu’il ne pouvait pas non plus faire trop n’importe quoi). Autrement dit, à cause des médisances qu’il subit (qui sont loin d’être aussi dramatiques qu’il le prétend, à croire qu’il n’a aucune idée du genre de harcèlement que subissent beaucoup de femmes et notamment de féministes, sur internet), Stéphane se permet d’associer directement le féminisme radical dans son ensemble, qui constitue un mouvement et une philosophie/analyse politique présentes dans de nombreux pays, au harcèlement, à l’extrême droite ou encore au catholicisme. Alors même qu’il reconnaît lui-même, dans ladite vidéo, que les personnes qui l’importunent ne sont pas des féministes radicales ! Stéphane est ceinture noire en autocontradiction. Et non seulement en autocontradiction mais aussi en amalgame. Dans ses vidéos il s’en prend confusément à quelque « communautés transphobes », aux « radfems », aux « féministes radicales », à des catholiques de droite, à Marguerite Stern qu’il présente comme « la porte-parole », « la représentante » de toutes ces personnes, auxquelles il prête donc confusément les mêmes idées — si bien qu’on a l’impression que les féministes radicales sont aussi d’ardentes défenseuses du catholicisme, alors que la réalité est inverse.
La réalité que le fou allié refuse d’admettre : parmi les nombreuses personnes qui s'opposent au mouvement et aux idées trans figurent aussi bien des gens de droite et d’extrême droite que de gauche et d’extrême gauche. Leurs motifs se rejoignent parfois, mais présentent aussi des différences cruciales (comme l’illustrent les 4 images ci-après, tirées d’un texte de la philosophe féministe britannique Jane Clare Jones). Cependant, pour celui qui se prétend de gauche, il est évidemment plus simple, pour évacuer tout questionnement du mouvement ou des idées trans, de prétendre que les seules critiques qui en existent proviennent de l’extrême droite.
Autre chose étrange. Dans une récente vidéo, Stéphane affirme que contrairement à ce que prétendent ses détractrices et détracteurs, « le transactivisme ça n'existe pas » étant donné qu’il y aurait « autant de façon de militer pour les droits des trans qu’il existe de personnes trans ou de militants pour les droits des trans ». Que peut bien vouloir dire une phrase aussi mystique ? Selon le même illogisme, on pourrait donc affirmer que « l’antisexisme ça n’existe pas » étant donné qu’il y a « autant de façon de militer contre le sexisme que de militants contre le sexisme ». Ou bien que « la gauche, ça n’existe pas », étant donné qu’il y a « autant de façon d’être de gauche que de personnes de gauche ou de militants de gauche ». Ou bien que « l’extrême droite, ça n’existe pas »… etc. N’importe quoi. Le militantisme trans (meilleure traduction française du terme anglais transactivism) existe évidemment. Les militants trans en sont très fiers. N’est-il pas transphobe de le nier ? D’ailleurs des militants trans revendiquent explicitement le terme « transactiviste ». Exemple. Et si le « transactivisme » n’existe pas, comment se fait-il que l’Open Society Foundations se vante sur son site web de « fournir à l’activisme trans [trans activism] le soutien qu’il mérite » ? Sacrebleu, quel mystère.
Stéphane affirme aussi, dans la même vidéo, que « tous les corpus d'idées sont critiquables » — il parle alors de l’islam. Mais pourquoi, alors, le « corpus d’idées » relatives à la transidentité ne semble-t-il pas l’être ? Pourquoi qualifie-t-il toutes celles et ceux qui formulent la moindre critique des idées trans de « transphobes » ? N’est-ce pas faire preuve d’une forme de fondamentalisme — quasi religieux — vis-à-vis du mouvement et des idées trans ? Stéphane s’offusque du fait que certaines personnes osent assimiler le mouvement trans à un intégrisme religieux, tout en incarnant lui-même une des meilleures preuves de cet intégrisme.
Stéphane invoque aussi à de nombreuses reprises, à l’encontre de celles et ceux qui osent critiquer le mouvement et l’idéologie trans, le non-argument de la « panique morale ». N’importe qui peut accuser n’importe qui de verser dans une « panique morale ». Nous pourrions très bien accuser Stéphane de verser dans une « panique morale » face aux critiques des féministes radicales. Incapable de formuler le moindre argument logique, il panique, s’offusque moralement et bafouille toutes sortes d’inanités mensongères et/ou contradictoires. La « panique morale », ça veut tout et rien dire. Il est tout à fait possible de soutenir que la gauche est en « panique morale » face aux idées de l’extrême droite, et réciproquement. Fort bien. Sauf que ça n’avance à strictement rien.
Peut-être plus étrangement encore, si tant est que cela soit possible, Stéphane affirme aussi, toujours dans la même vidéo, que « les droits des trans je n'y connais rien, j'ai à peine lu sur la transphobie, je ne maitrise pas le sujet ». S’il ne connaît rien au sujet trans, comment se permet-il de qualifier tant de personnes de « transphobes », de voir de la « transphobie » partout ? Le degré de contradiction et d’absurdité dans lequel Stéphane s’embourbe est franchement lunaire.
Mais bref, on pourrait passer longtemps à commenter ses cafouillages. Stéphane importe peu. Il ne semble pas bien malin. Ce n’est pas une grosse perte. D’ailleurs, il est bien possible qu’il produise, quand il ne parle pas du sujet trans, des choses intéressantes et bienvenues sur le sexisme et les violences masculines. Je voulais juste illustrer un peu le grand n’importe quoi que produit le phénomène trans et son aspect mystique, sectaire, que le fou allié incarne désormais pleinement.
Une dernière remarque/question : Stéphane osera-t-il critiquer frontalement la prostitution désormais qu’il a rejoint le camp qui tend à la considérer comme « un métier comme un autre », « empouvoirant », etc. ?
C'est le roi des hypocrite, le nombre de vue sur ça chaine s'est envolée quand il a changé de bord. Ce mouvement n'autorise aucune contradiction, il demande une capitulation total et comme tu le soulignes en conclusion, après l'avoir obtenu il passe a l'étape suivante. Ça donne l'impression d'un bulldozer; La doctrine du choc a l'œuvre.
Le type d’individu qui pourrait encore vriller à 180 degrés. Un futur fasciste ?