Quelle époque : Dora Moutot seule contre tous sur France 2
ou l'art subtil d'imposer les idées trans
Un certain nombre d’espèces animales changent ou peuvent changer de sexe au cours de leur existence. On parle alors d’hermaphrodisme successif (ou séquentiel). Dans le cas d’animaux qui sont d'abord mâles, puis deviennent femelles, on parle de protérandrie (ou de protandrie) ; d'abord femelles, puis deviennent mâles, on parle de protérogynie (ou de protogynie). Les poissons-clowns, plusieurs espèces de mérous, le labre californien et d’autres espèces de labres ou encore la girelle à tête bleue sont quelques exemples d'animaux qui peuvent changer de sexe au cours de leur existence.
L’être humain ne le peut pas.
Aussi, les termes « homme » et « femme » ne désignent pas des « sentiments », quoi qu’en pensent celles et ceux qui déclarent se « sentir » homme ou femme, mais les deux sexes de l’espèce humaine, et ce depuis que ces mots existent. La première édition du dictionnaire de l’Académie française, parue en 1694, disait du mot « homme » qu’il désigne « spécialement [le] sexe masculin » ; le mot « femme » y était défini comme « la femelle » de l’espèce humaine. Et depuis, ça n’a pas vraiment changé (et la biologie humaine non plus, pour l'essentiel). L’homme, c’est donc le mâle de l’espèce humaine, et la femme, la femelle.
Dora Moutot était hier confrontée, seule, sur un plateau de France 2, à 6 personnes acquises aux irrationalités transgenres. Et j’ai beau ne pas particulièrement apprécier les choix et les positions (sur d’autres sujets) de Dora Moutot, elle a tout de même le mérite de leur avoir tenu tête. (Et quelle honte d’organiser un tel « débat » — une femme seule contre 6 personnes.)
Dora Moutot a eu raison de soutenir qu'une « femme trans », ce n’est pas une femme, ce n’est pas une femelle de l’espèce humaine. Une « femme trans », c'est un homme qui prétend être une femme, et qui, souvent, s’habille avec des vêtements féminins, porte du maquillage, des talons, des bijoux, bref, revêt les emblèmes de la « féminité » conventionnelle (laquelle a essentiellement été définie par des hommes). Parfois, l’individu dit « femme trans » va au-delà en suivant un traitement hormonal, médical, lui permettant de neutraliser les effets de la testostérone qu’il sécrète naturellement et de contraindre son corps à développer des caractères sexuels secondaires féminins. Et parfois encore au-delà, lorsqu’il choisit d’entreprendre une pénectomie (ablation du pénis) et une vaginoplastie (fabrication d’un vagin artificiel).
Dans son livre intitulé Madame le maire, paru cette année, Marie [autrefois Nicolas] Cau, premier « maire transgenre » de France, qui était sur le plateau de France 2 hier, face à Dora Moutot, écrit :
« À chaque fois, et durant toutes ces années “grenier”, c’est le même rituel. Une fois seul dans la maison, j’enfile mes vêtements de fille. Sensation de bonheur, de libération. Vêtue ainsi, je peux parler de moi au féminin et je peux respirer. Enfin. Je suis moi. Peu après l’adolescence, je me maquillerai également dans ces moments. Ça deviendra un peu comme une drogue, une addiction, car c’est tellement bon que je chercherai à retrouver ce plaisir. »
Ailleurs, Cau parle de ses
« envies irrépressibles de m’habiller et de me maquiller en femme. Je vis encore chez mes parents, je leur donne une grosse partie de mon salaire d’analyste programmeur tout en gardant un peu de sous pour moi. Notamment pour mes robes, que je dissimule au fond du tiroir du milieu de ma commode. Je les revêts environ toutes les trois semaines. L’apogée du bonheur […]. »
Il n'y a (évidemment) rien de mal ou de problématique à ce qu'un homme aime mettre des vêtements dits « féminins », ou se maquille, etc. Mais il faut aussi comprendre qu'il s'agit d'un témoignage assez typique de l’autogynéphilie (« la tendance de certains hommes à être sexuellement excités par la pensée ou l'image d'eux-mêmes en tant que femmes ») étudiée, entre autres, par le sexologue américain Ray Blanchard depuis des décennies.
Cau écrit également : « Mes envies irrépressibles de passer des vêtements féminins et cette douleur de me sentir femme prisonnière dans un corps d’homme m’épuisent. » Si l’idée de naître dans le mauvais corps n’a aucun fondement rationnel, ne peut être soutenue que par des croyances religieuses, métaphysiques (un dualisme corps/esprit, l’idée selon laquelle il existerait des « âmes femelles »), cette déclaration soulève un point important. Oui, les hommes qui sont atteints par ces « envies irrépressibles » peuvent parfois en souffrir. Ray Blanchard estime que différents types de thérapies peuvent soulager les souffrances des autogynéphiles, des thérapies comportementales et cognitives (TCC), mais aussi, pour les cas les plus sévères, l’hormonothérapie et la chirurgie (qui ne sont pas sans conséquences, parfois lourdes, pour la santé).
Cela étant, aucune de ces thérapies ne change un homme en femme. Les êtres humains ne sont (toujours) pas des poissons-clowns.
On pourrait aussi se poser des questions sur la redéfinition des termes « homme », « femme », « garçon », « fille », etc., que les militants trans tentent d’imposer (dans son glossaire, l’association nationale transgenre définit une femme comme une « personne définie par la société de genre féminin (sans considération de son sexe) »). Des questions, d'abord sur le caractère autoritaire du fait de tenter d’imposer à toute la société des altérations radicales et arbitraires de termes assez fondamentaux, ensuite sur les implications qu’auraient (et qu'ont déjà) ces altérations, leur sens, etc. On pourrait, mais on ne le fait pas.
La plupart des gens ne comprennent pas grand-chose à ces histoires et se laissent embobiner par de l’émotionnel puissamment — et grossièrement — véhiculé. Embobiner et même fanatiser. Beaucoup s'indignent, fulminent, hurlent au scandale dès qu’ils entendent des gens rappeler les évidences que je rappelle ici sur l’espèce humaine et son caractère sexué, et qualifient ces évidences de « discours de haine » (invoquent immédiatement une « phobie », etc.). Des vérités élémentaires, appeler un chat un chat, c'est donc de la haine. Aux yeux d'un militant trans ou d'un individu acquis aux idées trans, cette publication constitue très certainement un concentré de haine.
Et aucun débat n'est possible. Soit nous acceptons toutes sortes de redéfinitions langagières arbitraires, d'idées loufoques (et sexistes) et de changements juridiques, etc., soit nous sommes « transphobes ». Formidable progrès.